De multiples mouvements d'extrême gauche apparaissent à l'époque. Après-guerre, les régimes du bloc de l'Est, gouvernés comme l'URSS selon un système de parti unique de fait ou de droit, se sont appuyés sur un système d'espionnage de la population et de pratiques policières arbitraires, via des services secrets tout-puissants (Stasi en RDA, Securitate en Roumanie, etc)[686],[387] ; l'absence de libertés publiques s'est également reproduite, durant la guerre froide, dans les régimes asiatiques[717],[718] et africains[719], ainsi qu'à Cuba[519]. Commentant l'interprétation soviétique du passage à la société communiste, l'économiste André Piettre écrit en 1966 : « on retrouve là le rêve saint-simonien du « gouvernement des hommes » disparaissant dans « l'administration des choses ». Le conflit au Cambodge, qui oppose d'une part les Khmers rouges et les Sihanoukistes soutenus aussi bien par la Chine que par les États-Unis, et d'autre part le Viêt Nam et la République populaire du Kampuchéa soutenus par l'URSS, s'enlise et pèse sur les finances vietnamiennes et soviétiques[573]. En mars 1946, les accords Hô-Sainteny, conclus par Hô Chi Minh avec le commissaire du GPRF Jean Sainteny, prévoient la reconnaissance par la France d'un État vietnamien au sein de l'Union française. Gustáv Husák quitte ses fonctions le 10 décembre ; le 28 décembre, Alexander Dubček devient président de l'assemblée et, le lendemain, Václav Havel est élu président de la République[601],[602]. Des bombardements intensifs du territoire nord-vietnamien ne parviennent cependant pas à éviter l'enlisement du conflit, tandis que le Việt Cộng et l'Armée populaire vietnamienne misent sur une guerre d'usure. János Kádár, qui avait soutenu Nagy, accepte de former un nouveau gouvernement favorable à l'URSS. En juin 1847, la Ligue des justes prend le nom de Ligue des communistes sous l'impulsion de Karl Marx et de Friedrich Engels. La Corée du Nord et le Nord Viêt Nam se rapprochent de la Chine, sans rompre pour autant avec l'URSS[473],[474],[475],[476]. Si la plupart des révolutions au sein du bloc de l'Est sont pacifiques, le régime de Nicolae Ceaușescu en République socialiste de Roumanie est, au contraire, renversé par un soulèvement. En 1964, la guerre du Viêt Nam est réellement lancée ; l'incident du golfe du Tonkin permet au président Lyndon B. Johnson de faire passer une résolution qui lui donne toute latitude pour régler la situation en Asie du Sud-Est. La Somalie rompt alors avec l'URSS : tout en continuant de se dire « marxiste-léniniste », elle se rapproche de l'Occident et des monarchies arabes. En 1975, la victoire des indépendantistes marxistes est suivie de l'apparition de nouveaux régimes communistes : le FRELIMO proclame l'indépendance de la République populaire du Mozambique mais doit par la suite mener une guerre civile contre la RENAMO ; le MPLA proclame quant à lui la République populaire d'Angola mais se trouve lui aussi en guerre civile avec l'UNITA, mouvement indépendantiste concurrent. Cette dernière vision — à tendance « millénariste » — du marxisme, se traduit dès la fin du XIXe siècle par une controverse entre les socialistes qui, dans l'attente de la révolution, sont devenus en pratique des réformistes, et ceux qui demeurent partisans d'un renversement actif du capitalisme. Le Parti communiste de Grèce forme le Front de libération nationale (EAM) dont l'Armée populaire de libération nationale grecque (ELAS) est la branche armée : l'EAM-ELAS, de loin le mouvement le plus puissant de la résistance grecque, s'attaque aussi bien aux résistants anticommunistes qu'aux occupants[337]. Son activisme fait un temps croire à un possible basculement du Portugal dans le camp communiste, mais le PCP est largement distancé par la gauche modérée lors des élections constituantes de 1975 ; une nouvelle révolution au Portugal apparaît bientôt improbable[550]. En République populaire de Chine, après le désastre du Grand Bond en avant — dont l'étendue demeure cachée durant des décennies — la Chine suit une politique de « réajustement économique », sous l'égide de Liu Shaoqi et Deng Xiaoping. La stratégie des fronts populaires est également appliquée en Asie : le Parti communiste d'Inde, qui militait jusque-là pour une révolution immédiate contre les Britanniques, modère son discours et s'allie avec les nationalistes du Congrès dans la lutte pour l'indépendance. Il se rattache en particulier à l'œuvre de Karl Marx et Friedrich Engels — qui le reprennent à leur compte en 1848 dans le Manifeste du parti communiste — et, plus largement, à l'école de pensée marxiste, qui prône la fin du capitalisme via la collectivisation des moyens de production. Le marxisme-léninisme, qui se présente comme une pensée scientifique englobant la réalité dans son ensemble, demeure la tendance dominante au sein de la mouvance communiste, et le reste jusqu'à la fin de la guerre froide[65]. Le passage à la démocratie s'est souvent accompagné du maintien d'une partie de l'ancienne élite à de nombreux postes-clés et la libéralisation économique a souvent aggravé la corruption. Commencée avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la guerre sino-japonaise devient ensuite un théâtre d'opérations de ce nouveau conflit. En Bulgarie, Georgi Dimitrov, revenu au pays, reprend la tête du Parti communiste bulgare. En décembre 1975, Didier Ratsiraka devient le président de la République démocratique de Madagascar, régime d'inspiration nettement marxiste-léniniste[538]. Le rattachement du gramscisme au léninisme fait l'objet de débats, et semble surtout obéi à une interprétation opportuniste de la part des dirigeants communistes italiens. Les camps de concentration comme, à diverses époques, le Goulag soviétique, le Laogai chinois ou le Kwanliso nord-coréen, ont fait partie de l'arsenal répressif des pays communistes. Le luxemburgisme - nom donné au courant qui se réclame de Rosa Luxemburg - s'oppose aux conceptions de Lénine sur le rôle dirigeant du parti et juge que le prolétariat doit prendre lui-même son destin en main, en utilisant notamment la grève de masse spontanée ; cette école de pensée trouve son prolongement dans le communisme de conseils (ou « conseillisme ») qui prône un gouvernement par les conseils ouvriers[84],[85]. Au début de la guerre froide, le stalinisme connaît une période d'apogée en URSS comme dans les autres régimes communistes et dans l'ensemble des PC[655] ; dans les années de l'immédiate après-guerre, l'influence communiste atteint des sommets dans les milieux intellectuels de divers pays occidentaux, où ils gagnent de très nombreux « compagnons de route ». Les communistes épurent l'administration et, en novembre 1946, sont déclarés vainqueurs d'élections législatives qu'ils ont en réalité perdues. Le syndicalisme communiste progresse surtout en France, grâce au contrôle de la CGTU[217],[218]. De fait, les communistes se sont engagés dans toute l'Europe dans la résistance au nazisme, et en ont payé le prix du sang ; les résistants d'autres convictions politiques, qui avaient créé des liens de solidarité avec eux, n'ont pu, de par la mémoire du combat commun, se montrer trop critiques envers leurs anciens frères d'armes une fois la guerre finie. Tito prônait l'unité de son pays selon un principe d'équilibre entre les nationalités, et l'économie yougoslave fonctionnait officiellement selon les principes de l'autogestion des entreprises par les travailleurs. Sur ordre de Trotski, l'insurrection est écrasée ; la répression fait plusieurs milliers de victimes et de condamnations à mort ou à la déportation[177]. Staline nomme ses fidèles aux postes-clés du Parti[238] et fait adopter un plan quinquennal prévoyant la collectivisation de 20 % des foyers paysans et une industrialisation accrue. Cependant, l'influence de l'URSS dans la région ne se traduit pas par des progrès spectaculaires de l'idéologie communiste dans le monde arabo-musulman. Babeuf demeure une « figure mythique » et une référence commune pour les tout premiers « communistes », bien que certains se démarquent de son œuvre et de son action[5]. Elle montre également une méconnaissance — qui était alors la norme en Occident — de la réalité du régime chinois, en indiquant, alors que le Grand Bond en avant ne datait que de quelques années, l'absence de famines et de crimes de très grande ampleur dans l'histoire chinoise récente[744]. Télécharger des livres par Martha Stewart Date de sortie: May 18, 2016 Éditeur: Marabout Nombre de pages: 352 pages En 1924 commence la phase dite de « bolchevisation » des partis communistes, afin de les réorganiser après l'échec des révolutions européennes[216]. En 1864, plusieurs organisations socialistes se réunissent au sein de l'Association internationale des travailleurs (ou Première Internationale), dont Marx rédige les statuts provisoires. Des terres agricoles sont expropriées et l'économie « socialisée » de manière spontanée, plus ou moins contre le gré des directions des organisations ouvrières[307]. Malgré les crimes commis en son nom, le communisme, en tant qu'idéal voire en tant que système politique, n'a pas fait l'objet de la même condamnation morale unanime que le nazisme : une distinction est en effet couramment faite entre l'idéal du communisme, supposé généreux, et la réalité politique concrète qui s'en est réclamée[664]. Recherchant avant tout l'efficacité, il prône le passage à une « économie socialiste de marché ». Dans les pays occidentaux, la dimension électorale des PC est très inégale au tournant de la décennie 1930. La fin de la guerre froide et l'ouverture des archives du bloc de l'Est ont depuis bouleversé le champ des études sur le communisme, sans mettre fin à toutes les controverses autour du sujet. Les révoltes, dont celle de Kronstadt, ayant montré l'urgence de procéder à des réformes et d'améliorer les conditions de vie de la population, Lénine parvient à faire adopter par le Parti son projet de Nouvelle politique économique (NEP), qui met fin au communisme de guerre. Le matérialisme historique, qui prend en compte l'ensemble des facteurs sociaux et économiques pour analyser l'histoire des sociétés humaines, tend à être vu par les continuateurs de Marx et Engels comme un pur économisme : ces interprétations, qu'Engels lui-même jugeait excessives, font de l'économie le principal moteur de l'Histoire[53]. Le maoïsme adopte en outre une ligne plus clairement tiers-mondiste avec la théorie des trois mondes, qui postule que les pays, dans le contexte la guerre froide, sont divisés non pas en deux camps — communistes et « réactionnaires » — mais en trois camps, avec respectivement les deux superpuissances, les pays développés, et enfin les pays en voie de développement, dont fait partie la Chine. Il plaide auprès de son parti pour une prise du pouvoir par la force, avant que le deuxième congrès panrusse des Soviets puisse se réunir et former un gouvernement de coalition qui priverait les bolcheviks du monopole du pouvoir[160]. Une « troïka » de dirigeants, composée de Malenkov, Nikita Khrouchtchev et Lavrenti Beria, prend la tête de l'URSS, qui connaît une période de détente sur le plan intérieur. En janvier, un second procès de Moscou aboutit à la condamnation de 17 accusés, parmi lesquels Gueorgui Piatakov et Karl Radek, pour participation à un « centre trotskiste antisoviétique » en liaison avec l'Allemagne nazie et l'Empire du Japon. Staline convainc alors Mao d'intervenir en Corée : trois millions de soldats chinois viennent soutenir Kim Il-sung. Par la suite, Lénine considère lui aussi le marxisme comme une pensée d'essence scientifique, jugeant que le matérialisme ne peut qu'être confirmé par les sciences[55]. En outre, le Soviet de Petrograd lui dispute la réalité du pouvoir[148],[149]. L'alibi de l'antifascisme a ainsi permis au régime communiste soviétique d'échapper aux critiques que les démocrates auraient pu lui porter, sur sa complicité initiale avec le régime hitlérien lors du pacte germano-soviétique, ou encore sur le massacre de Katyń ; lors du procès de Nuremberg, aucun rappel n'est fait des crimes commis durant la période 1939-41 par les Soviétiques, qui sont au contraire les procureurs, avec les puissances occidentales, des exactions commises par leurs anciens alliés[734]. En 1890, dans la préface à une réédition du Manifeste, Engels explique que Marx et lui ont choisi en 1848 de se revendiquer comme communistes car le mot désignait alors, au sein du mouvement ouvrier, ceux qui exigeaient « que la société fût réorganisée de fond en comble »[17],[19]. À l'étude du communisme dans son ensemble s'est par ailleurs superposée la discipline de la soviétologie, soit le champ d'études portant spécifiquement sur l'URSS. Dans Le Capital, son principal traité d'économie politique, Marx s'attache, en utilisant une méthode à visées scientifiques et en s'appuyant notamment sur des concepts comme la plus-value et la valeur-travail, à prouver l'injustice du système capitaliste. L'idée d'une société fondée sur le partage des biens matériels est très présente dans le courant pré-marxiste du « socialisme utopique » : le Britannique Robert Owen, inspirateur du courant dit « oweniste », prône l'auto-suffisance des ouvriers au sein de communautés coopératives et tente de mettre ses idées en pratique dans des expériences comme celle de New Harmony aux États-Unis[117],[118]. Cette initiative aboutit cependant, dans les milieux intellectuels et étudiants, à un nombre si important de critiques que Mao finit, dès l'été, par faire réprimer les contestataires au cours de purges « anti-droitistes ». Les États-Unis augmentent leur présence en Asie du Sud-Est pour y contenir l'avancée du communisme ; ils remplacent rapidement les derniers conseillers français au Sud Viêt Nam[432]. On a appelé titisme - du nom de Tito, qui utilisait pour sa part le terme « yougoslavisme » - la pratique politique en vigueur en Yougoslavie après la rupture de ce pays avec l'URSS. En parallèle, la Chine doit également gérer, en 1959, le soulèvement au Tibet : la répression de l'insurrection fait entre 2000 et 20 000 morts, tandis que le dalaï-lama se réfugie en Inde. Entre 2008 et 2013, le Parti communiste unifié du Népal (maoïste) alterne au pouvoir avec une coalition formée par le Parti communiste du Népal (marxiste-léniniste unifié) et le Congrès népalais[649] : lors de l'élection de 2013, le Congrès arrive en tête, battant nettement les maoïstes[650]. Le 17, l'Armée rouge pénètre à son tour en Pologne. Durant le conflit mondial, l'Empire russe souffre durement des combats sur le Front de l'Est. Les bolcheviks — dont beaucoup de militants et l'ensemble des députés sont alors arrêtés en Russie — semblent éloignés, à l'époque, de toute perspective d'accès au pouvoir[145],[146]. L'URSS et les régimes nés après elle se sont ainsi présentés comme des « pays socialistes », expression qui a été employée comme synonyme de « pays communistes »[89], l'URSS étant elle-même qualifiée de « patrie du socialisme ». La technique assure ensuite le progrès social dans un cadre collectiviste : après la phase de liquidation du capitalisme et des classes possédantes, la société passe ensuite à la phase, dite « supérieure », du communisme intégral, soit celui du dépérissement de l'État, appelé à disparaître tout à fait (cette disparition étant conçue comme un processus naturel, en opposition à la conception anarchiste qui préconise la fin de l'État comme effet d'une décision volontaire). Lénine avait pu, de son vivant, faire l'objet de critiques au sein de la direction du Parti communiste, y compris après la Révolution d'Octobre. Enfin, la Chine communiste naît en octobre 1949, et la guerre de Corée est déclenchée l'année suivante[356],[357]. Léonid Brejnev, malade depuis plusieurs années, meurt en novembre 1982 ; Iouri Andropov, jusque-là directeur du KGB, lui succède. L'épisode de la Commune de Paris de 1871 contribue à entretenir une mythologie révolutionnaire dans l'imaginaire socialiste et, plus tard, communiste[125]. Massivement aidée par l'URSS, dont elle est très dépendante économiquement, l'île accumule une importante dette extérieure[518]. Ainsi résumée, la pensée léniniste et les conceptions marxistes de l'Histoire, de l'économie et des rapports sociaux sont codifiées selon une logique de lois historiques rigides et immuables ; le matérialisme dialectique, de simple outil d'analyse philosophique, devient une doctrine à laquelle doivent se conformer l'ensemble des sciences[652],[65]. L'historien Jean-François Soulet dégage un ensemble de traits communs permettant de distinguer l'URSS et les régimes communistes fondés après elle : tout d'abord, la toute-puissance du parti communiste local, dont la direction - sur le modèle du Politburo du PCUS en URSS ou du Politburo du PCC en Chine - est le principal organe de décision ; dans la majorité des cas, le véritable dirigeant de l'État est le chef du Parti (qui peut, sans que cela soit systématique, cumuler son poste avec celui de chef du gouvernement ou de chef de l'État). Les relations entre l'URSS et ses anciens alliés, le Royaume-Uni et les États-Unis, se dégradent très rapidement alors que l'URSS et les États-Unis, qui apparaissent comme les deux superpuissances majeures de l'après-guerre, entreprennent tous deux de consolider et d'étendre leur influence internationale. Castro se prépare désormais à une possible invasion et crée les Comités de défense de la révolution, destinés à encadrer la population. L'insurrection est décidée : Trotski se charge de créer un Comité militaire révolutionnaire du Soviet de Petrograd[161]. Quarante millions de morts. Dans le même ouvrage, il déclare les raisons de l'iniquité des lois, « les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien »[16]. En Europe de l'Est, plusieurs régimes communistes suivent des voies particulières. Lors de son troisième congrès en 1921, l'Internationale communiste reconnaît que la phase révolutionnaire née en 1917 est terminée[202]. Victime dans les années 1990 d'une terrible famine qui a nécessité le recours à l'aide internationale, le pays demeure soutenu par la Chine. L'artiste commence à émerger au début des années 2010 avec divers titres et freestyles en collaboration avec la 75ème Session ; en 2011 et 2013 naissent notamment deux projets du duo 2Fingz, suivi par son premier projet solo 16par16 le 12 octobre 2014, composé uniquement de faces B. Un double EP nommé 444 Nuits le 4 juillet 2016, dont la version physique était déjà en précommande limitée à 444 exemplaires. La population, mise au travail forcé aux champs, survit dans des conditions relevant de l'esclavage, sans droit à la propriété privée ni même à la vie privée. En octobre 1944, les Allemands évacuent la Grèce tandis que les Britanniques débarquent. Rákosi emploie alors une stratégie progressive, la « tactique du salami », pour s'emparer des leviers du pouvoir et forcer les autres partis à se scinder ou à fusionner avec le Parti communiste. Les troupes soviétiques jouent alors un rôle déterminant dans la défaite du nazisme. L'Armia Ludowa (Armée du Peuple) et le Comité polonais de Libération nationale (dit « Comité de Lublin ») des communistes polonais peuvent alors occuper le terrain, avec le soutien des Soviétiques. Le régime s'appuie également sur une police politique, la Tchéka, dirigée par Félix Dzerjinski : la peine de mort, abolie quelques mois plus tôt, est rétablie. La crise diplomatique est exacerbée par la construction du mur, mais elle s'apaise à la fin de 1961 : s'il met fin à l'exode des Est-allemands, le mur constitue un désastre en termes d'image pour la RDA et l'ensemble du camp communiste[493],[494]. L'échec des insurrections de 1848 ne donne qu'un coup d'arrêt provisoire à la diffusion du socialisme, qui continue de se développer en Europe parallèlement au syndicalisme. L'organe de direction des Partisans, le Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie (AVNOJ), se proclame alors gouvernement légitime du pays[336],[338],[339]. L'avancée des troupes nord-coréennes est arrêtée net par les Américains, qui les repoussent vers le Nord. À l'apogée de l'influence du communisme dans le monde, un quart de l'humanité vit dans des pays communistes[6]. Zinoviev critique notamment la conception de la NEP par Staline et Boukharine ; Kamenev dénonce quant à lui la « gestion dictatoriale » de Staline. La République populaire mongole connaît sa propre « révolution démocratique » ; les communistes, seul parti réellement organisé, gagnent les premières élections libres, puis renoncent au marxisme-léninisme et se convertissent à l'économie de marché[593]. Entre la fin des années 1960 et le milieu des années 1970, le communisme fait également d'importants progrès en Afrique noire. Ainsi, certains dissidents soviétiques, bien que parfaitement sains d'esprit, ont été déclarés fous et internés d'office dans des hôpitaux psychiatriques[720]. D'abord liée à la Société des saisons blanquiste, elle se veut internationaliste et adopte comme devise le mot d'ordre « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Le 23 août 1939, Molotov et le ministre allemand Joachim von Ribbentrop signent le pacte germano-soviétique, créant la stupeur dans le monde entier. Aux États-Unis, le début de la guerre froide suscite une vaste campagne anticommuniste, nouvel avatar de la « peur rouge » qui avait suivi la Révolution d'Octobre. Mais malgré cette défaite apparente des thèses « révisionnistes », le socialisme européen n'en continue pas moins de se recentrer, avec comme conséquence un décalage croissant entre un discours toujours officiellement révolutionnaire et une pratique de plus en plus réformiste[127]. L'armistice de Panmunjeom, en juillet 1953, met un terme au conflit, scellant la division de la Coréen, séparée par une zone coréenne démilitarisée[422]. Dans les colonies portugaises, l'indépendance est accélérée par la révolution des Œillets en métropole, elle-même provoquée en partie par les guerres coloniales. Dans L'État et la Révolution, rédigé avant la Révolution d'octobre, il souligne que « dans la mesure où les moyens de production deviennent propriété commune, le mot « communisme » peut s'appliquer également [dans la phase socialiste de l'« État prolétarien »] à condition de ne pas oublier que ce n'est pas le communisme intégral »[23]. Les deuxième et troisième volumes du Capital, achevés par Engels après la mort de Marx, visent à démontrer l'instabilité essentielle du capitalisme et sa tendance à l'auto-destruction, du fait de la baisse tendancielle du taux de profit. Même le nazisme qui, sur la fin, fut pris par le temps. Né dans des circonstances très précaires, le premier État communiste de l'Histoire survit in fine au chaos politique et à la guerre civile[173]. Jacques Julliard pointe du doigt, au moment de la chute de l'URSS, « les pleureuses du communisme » qui tendraient, au sein de la gauche, à en regretter la disparition et à en excuser les crimes au nom de l'idéal poursuivi, et écrit : « le phénomène n'est toujours pas entré dans nos esprits avec sa véritable dimension. Dans les années 1960, le marxologue Kostas Papaïoannou souligne que le marxisme-léninisme, malgré son dogmatisme affiché, est paradoxalement devenu une pensée singulièrement dépourvue de contenu, au point de faire figure d'« idéologie sans doctrine » et d'« orthodoxie sans dogme », l'orthodoxie en vigueur dans les pays communistes n'étant plus définie que par les impératifs idéologiques du moment et les déviances qu'il s'agit de dénoncer : la doctrine s'en trouve dès lors ramenée au rang d'outil servant à dénoncer tel ou tel adversaire, tandis que la théorie marxiste elle-même est réduite à l'état de « catéchisme primaire à l'usage des agitateurs »[691]. Le régime cubain accélère la collectivisation de l'économie, tandis que Che Guevara mène un ambitieux programme d'industrialisation. Il renvoie également, dans le contexte de la guerre froide, à une alliance géopolitique (Bloc communiste) dominée par l'Union soviétique, ainsi qu'à une forme de régime politique, dictatorial ou totalitaire, caractérisé par la position exclusive du Parti communiste, la surveillance et la pression constante des polices politiques sur toutes les structures institutionnelles, sociales et économiques ainsi que sur les simples citoyens[3] ainsi que par une économie planifiée instituée par la collectivisation. À l'hiver 1927-1928, confronté à un effondrement des livraisons de produits agricoles, Joseph Staline a recours à des réquisitions d'urgence. Au Laos, le Pathet lao obtient de former un gouvernement d'union nationale avec les monarchistes. L'historien Robert Conquest, en cumulant les exécutions et les personnes mortes en prison ou en déportation, évalue le bilan humain de la période stalinienne des années 1930 à environ 20 millions de victimes[261]. Dans son acception par la théorie marxiste, que Lénine reprend à son compte, le communisme est considéré comme le dernier stade - dit « phase supérieure » - d'un processus historique sous-tendu par la lutte des classes, et qui se terminera par l'abolition du capitalisme et des classes sociales. Les événements de Hongrie ont un effet désastreux sur l'image de l'URSS, qui se trouve encore dégradée dans le monde entier, quelques mois après la révélation des crimes de Staline. Ce congrès définit également 21 conditions d'admission pour les partis souhaitant rejoindre le Komintern, stipulant notamment que les PC doivent être organisés et hiérarchisés selon les principes du centralisme démocratique et viser la révolution en combinant les actions légales et illégales, avec l'aide de structures clandestines cohabitant avec le parti officiel[197]. Le chef du gouvernement provisoire Friedrich Ebert s'en tient à une ligne légaliste, tandis que les dirigeants spartakistes Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg s'opposent à la démocratie parlementaire et prônent une « République des Conseils », soit un régime dirigé par les conseils ouvriers. : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. En juin 2008, la Déclaration de Prague sur la conscience européenne et le communisme, signée par un ensemble de personnalités politiques et d'intellectuels, dont d'anciens opposants au bloc de l'Est comme Václav Havel et Joachim Gauck, a appelé l'Europe à un plus grand travail de mémoire sur les crimes du communisme : le Parlement européen a réagi en septembre de la même année en faisant du 23 août - jour anniversaire de la signature du pacte germano-soviétique - la Journée européenne de commémoration des victimes du stalinisme et du nazisme, en mémoire des victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires[736]. Alors que le mouvement communiste se développe dans le monde, le pouvoir change de mains en URSS du fait de la maladie de Lénine. En juin de la même année, le Parti communiste d'Autriche échoue dans sa tentative d'insurrection à Vienne[193]. En France, on voit alors se développer un ensemble de courants cherchant à analyser la société de manière « scientifique », ou s'orientant vers des formes de mysticisme[5]. La déstalinisation contribue en effet à provoquer une crise entre l'URSS et la Chine. Après la mort de Staline, la déstalinisation qui s'ensuit n'est accompagnée d'aucune révision théorique en URSS. En 1936, le camp nationaliste et le Komintern font respectivement pression sur Tchang Kaï-chek et Mao Zedong pour qu'ils unissent leurs forces contre les Japonais : l'accord de Xi'an aboutit à la formation d'un deuxième front uni entre le Kuomintang et le PC chinois, ce qui constitue l'application en Chine de la stratégie des fronts populaires[300].